Anne Poupard

Peinture - encres- collages - gravurelivres d'artistes - écritures du monde - Céramique

«La Galerie Espace Liberté» de Crest a insufflé une aventure rassemblant une trentaine d’artistes pour créer une éphéméride artistique. «AU JOUR LE JOUR», une Biennale d’art contemporain devenue un rendez-vous crestois incontournable
Aventure est le mot juste. Il s’agit toujours de monter collectivement une exposition exceptionnelle sous forme d’éphéméride. Chacun contribue, apporte sa pierre à l’édifice et peut enrichir l’exposition de ses initiatives. Les œuvres sont à réaliser dans un format unique (20x20x10cm), accrochées en ordre chronologique et vendues à un prix unique.
Les Leporellos - livrets en accordéon - sont les témoins de la démarche de chacun. Ils permettent de comprendre l’intention mise dans chaque œuvre et de voir en un clin d’oeil l’intégralité des œuvres d’un artiste.
La détermination, la motivation et l’imagination de tous les intervenants continuent d’être le ciment de la manifestation.
Les artistes se disent attirés par un défi à relever : créer une œuvre cohérente pour soi et avec 33 autres artistes. C’est une démarche de prospection et de projection dans le temps passé, présent ou futur. Jongler avec «ses» dates durant un an oblige à un travail de mémoire et d’investigation. De plus, chacun sort de sa zone de confort.



































J’ai donc choisi pour cette deuxième fois, pour moi, le thème des papiers roulés, des petits secrets, en utilisant le fil rouge qui relie, qui enchaine, parfois dans les relations humaines.
Le sujet que j’ai choisi pour illustrer mes dates vient du fond de moi-même. J’ai trouvé de quoi relier ma vie personnelle et cette exposition. Je me suis appuyée sur cette période particulière (les divers confinements imposés) et le fil tortueux et douloureux de ma vie de mère. Ils en sont sont le ferment.
Ce fil rouge relie les jours au jours, pour raccrocher les morceaux de vie. Fil rouge pour coudre, relier, tisser, rapiécer les jours amochés, blessés, gâchés... Fil qui va retisser des liens avec les autres, car ils ont été compromis de part notre isolement dans nos prisons modernes.
Chacun de nous a sa blessure : j’ai la mienne - Toujours vive, elle est là, cette blessure ancienne, sans cesse renouvelée sous la lettre au papier jaunissant - Et l’on peut y voir encore des larmes et du sang !